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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 23:52
France

- France: convoqué par la police après avoir appelé au boycott de produit israélien (Guysen)
http://www.guysen.com/news_France-convoque-par-la-police-apres-avoir-appele-au-boycot-de-produit-israelien_263183.html
   "Basile Safadi, président de l’association Palestine 45 doit être auditionné, mercredi, par le service régional de la police judiciaire (SRPJ) d’Orléans après le dépôt d'une plainte par le CRIF qui lui reproche d'avoir lancé un appel au boycott au cours d’une manifestation en septembre dernier à la maison des associations d'Orléans. «Nous appelons au boycott des fruits et légumes qui proviennent des colonies israéliennes où les droits de l’homme sont bafoués», a-t-il déclaré.
    Sur son site Internet, Richard Prasquier, le président du CRIF, fait référence à la loi: «Cette action est susceptible de constituer une infraction pénale au sens des articles 225-1 et suivants du code pénal». Ce texte de loi punit jusqu’à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros l’entrave à «l’exercice normal d’une activité économique» au détriment d’une personne physique ou morale. L'association Palestine 45 appelle à un rassemblement, mercredi à 14 h 30, devant l'hôtel de police, rue du faubourg Saint-Jean à Orléans."

- Ilan Halimi: le second procès sans Fofana qui renonce à faire appel (AFP) - "Il est toutefois vraisemblable que Youssouf Fofana soit cité comme témoin".
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iLEWjIGfwf-FPOMFNpxLdJUAqBLg
   "Youssouf Fofana, condamné en juillet à la perpétuité pour l'assassinat d'Ilan Halimi, a renoncé à faire appel de sorte que le procès en appel du gang des barbares se déroulera à l'automne sans son chef de bande. [...] Le 10 juillet dernier, la cour d'assises des mineurs de Paris avait jugé que Youssouf Fofana était le principal responsable. A ce titre, elle l'avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Incarcéré depuis à la prison de la Santé, Youssouf Fofana s'est désisté de son appel le 5 février. Une telle décision rend sa peine définitive. [...]
    Il est toutefois vraisemblable que Youssouf Fofana soit cité comme témoin par le parquet général, le président de la cour, les avocats de la défense ou encore ceux de la partie civile. Mardi, l'avocat de la famille Halimi, Me Francis Szpiner, "ne se plai(gnait) pas" de ce désistement. Fofana "a été condamné à la peine maximale et la circonstance antisémite du crime a été reconnue", a-t-il déclaré à l'AFP, rappelant que ce que contestait la famille, c'était l'indulgence de la cour envers les complices. "Un certain nombre de gens ne nous apparaissent pas avoir été sanctionnés à la hauteur de leur participation à ce crime", a déploré l'avocat, souhaitant que la cour d'assises d'appel appréhende mieux "la hiérarchie des responsabilités".
    Ce sont donc 19 des 27 co-accusés de première instance qui seront rejugés à Créteil. [...] Satisfaites de la condamnation de Fofana, les parties civiles et les associations juives avaient immédiatement dénoncé un verdict "indulgent" à l'égard des principaux complices. A la demande expresse de la Chancellerie, le ministère public avait alors fait appel de la plupart des condamnations. Le procès de Créteil pourrait se tenir publiquement. Mercredi, la commission des lois de l'Assemblée nationale a en effet adopté une proposition de loi visant à alléger la règle du huis clos en cour d'assises des mineurs. Si le texte suit un processus législatif sans encombre, il pourrait être promulgué à temps pour le procès d'appel. [...]"

- La mécanique du complot (Vidéo 4mn32) - les commentaires outrés des conspi sont toujours aussi amusants. Exemple : "La direction de l'info chez Arte, noyautée par les courants néoconservateurs et atlantistes français, fait encore dans la propagande bas de game" (sic), ou encore : "Écoutons le, tout ce que dis le gouvernement US est du pain béni, ne remettons jamais le système en question, restons de sages moutons :)", etc.
http://www.dailymotion.com/video/xc5jqs_la-m%E9canique-du-complot_news
   "11 Septembre : une attaque organisée par le gouvernement américain? Un attentat mis en place par les services secrets israéliens? Tristan Mendès-France, journaliste et blogueur de la première heure, décrypte la mécanique du complot sur Internet. Une vidéo en complément de la Thema d'Arte Main basse sur l'info, avec le documentaire de Ted Anspach Les effroyables imposteurs. Thema : Main basse sur l'info, le 9 février 2010 à 20h35 sur Arte."

- Le pas très catholique Georges Frêche, Gérard Davet (Le Monde) - "Il est lettré, cultivé, il sait lire le latin comme le grec, mais ne parle pas l'anglais. Ce père de cinq filles, professeur d'histoire du droit romain à l'université pendant trente-huit ans, se situe résolument au-delà des clichés" ; "Raciste, antisémite, Georges Frêche ? Personne n'y croit ici, même pas ses pires ennemis".
http://lemonde.fr/elections-regionales/article/2010/02/09/le-pas-tres-catholique-georges-freche_1303242_1293905.html
   "Assis sur un tabouret haut, il palabre. En ce mercredi ensoleillé, à Tréziers, dans l'Aude, Georges Frêche fait son show et fascine une maigre foule. Les 109 habitants, auxquels le président du conseil régional de Languedoc-Roussillon vient d'apporter l'accès à l'Internet à haut débit, se fichent éperdument des étiquettes antisémites ou xénophobes accolées à Georges Frêche, depuis sa récente sortie contre Laurent Fabius et sa "tronche pas catholique". Tout ça, c'est Paris, voyez-vous, et ses donneurs de leçons des beaux quartiers. [...]
    Georges Frêche, il faut le voir en campagne pour comprendre ce qui fait son succès. "Sa popularité repose sur l'association de deux caractéristiques contraires, explique Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS, à Montpellier. Il est le maire bâtisseur, sur une ligne mauroyiste, mais aussi le tribun languedocien, tendance populiste."
    Pour le faire partir en vrille, rien de plus simple. Il suffit de mentionner le Parti socialiste, de donner des noms. Evidemment, il surenchérit. "Peut-être qu'un jour j'irai mettre ma main sur la gueule à Mélenchon (qui l'a traité de "vieillard claudiquant"), hurle-t-il, c'est un faux-cul, comme Arnaud Montebourg. Et l'autre folklo de Manuel Valls qui me donne des leçons de morale, avec ce qu'il a dit sur les gens de sa ville, il ferait mieux de la fermer..." Quand on veut du Frêche, on en a.
    Mais discuter avec lui, c'est aussi passer de Mao à Confucius, de Mitterrand à Lénine, c'est s'infuser des tonnes de citations, c'est revisiter la Ve République. Il est lettré, cultivé, il sait lire le latin comme le grec, mais ne parle pas l'anglais. Ce père de cinq filles, professeur d'histoire du droit romain à l'université pendant trente-huit ans, se situe résolument au-delà des clichés. Roué comme pas deux, quand il oppose Paris à la province. "J'en rajoute un peu, car je ne suis pas un imbécile, la politique, c'est ça..., s'amuse-t-il. Eh, je ne vais pas dire merci au bourreau, non plus. Je fais de la politique avec ma tête, pas avec mes tripes..." [...]
    Raciste, antisémite, Georges Frêche ? Personne n'y croit ici, même pas ses pires ennemis. Toute sa vie, il a défendu Israël, jusqu'à regretter, dans un livre récent, de ne pas être juif. "Pour moi, être d'ascendance juive, ce serait un honneur", écrivait-il en 2007, dans un livre dont le titre était prémonitoire : "Il faut saborder le PS", aux éditions du Seuil. Son truc, ce serait plutôt de se retrouver au coeur de la mêlée. Il n'aime rien tant que de choquer, d'embraser. Sa façon à lui d'exister, loin de Paris, qui l'a toujours boudé. "Il a vécu comme une humiliation son passage à Paris, du coup, il a refusé toute dépendance. Par exemple, il n'est jamais entré dans le système de financement illégal du PS, avec Urba-Gracco. Ici, les gens le savent, ils sont prêts à lui pardonner, décrypte Emmanuel Négrier. Comme on pardonne à celui qui distrait." [...]
    "Les gens m'aiment parce que j'aide tout le monde", dit aussi Georges Frêche. Il détient le pouvoir absolu : l'argent. Le budget du conseil régional est d'un milliard d'euros. Egalement président de la communauté d'agglomération de Montpellier (760 millions d'euros), il possède tous les leviers. "Et quand on sait le poids des commandes publiques dans les chantiers régionaux...", souligne M. Négrier. Il n'est guère étonnant, du coup, que tous les caciques du Languedoc-Roussillon se soient rangés derrière leur chef de file. "Il faut de la personnalité pour faire avancer ses idées, lance Jean-Paul Dupré, député socialiste et maire de Limoux (Aude). Georges Frêche est un visionnaire, le meilleur président de région de France." Une région qui, justement, vient d'acheter 20 hectares de terrain chez lui, à Limoux, pour créer un parc régional d'activités, comme il en sort de terre un peu partout dans le secteur.
    Alors, au diable Paris et ses oukases. Ici, on compte sur un président de région qui investit localement : Internet, lycées, parcs d'activités. Qui promeut la région, en créant des maisons du Languedoc-Roussillon partout dans le monde. Un président qui se permet même de racheter l'hôtel où vécut le général de Gaulle à Londres. Ça plaît, forcément. [...]
    "Il n'est ni raciste ni antisémite, tout ce qu'il dit est pensé, c'est une bête politique, un vrai populiste, admet Mme Mandroux. Il veut voir jusqu'où il peut aller, comme un enfant, avant de recevoir un coup de bâton. Il est très intelligent, avec un côté Machiavel, comme le serpent qui endort l'oiseau. Il raisonne cinquante ans à l'avance." Difficile de se défaire d'un tel personnage, quand on a vécu dans son sillage pendant tant d'années. "Mandroux, c'est moi qui l'ai fabriquée, rappelle M. Frêche. Elle a été dix-huit ans mon adjointe. Quand j'ai dû choisir mon remplaçant à la mairie, j'ai désigné une femme, je pensais que c'était un bon coup politique. Mais elle n'a pas eu une seule idée en six ans, elle est creuse, sa tête enfle..." [...]"

- Isabelle Adjani fait de la jupe "un manifeste" et une "anti-burqa" (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Isabelle-Adjani-fait-de-la-jupe-un-manifeste-et-une-anti-burqa-_263186.html
   ""La jupe est un manifeste et, plus que jamais, doit être portée pour refuser de confondre l'islam avec l'assujettissement des femmes", a déclaré, lundi soir, Isabelle Adjani qui venait d'être désignée "meilleure actrice" pour "La Journée de la Jupe", film de Jean-Paul Lilienfeld. Elle s'exprimait sur la scène du Lido à Paris lors de la 5e cérémonie des Globes de cristal, prix artistiques décernés par la presse française. L'actrice a souhaité rendre hommage "aux femmes qui se battent contre l'ignorance et la violence (...)", faisant de la jupe "un symbole pour gagner la guerre contre l'obscurantisme et la haine des femmes, une anti-burqa"."


Processus de paix

- Erekat : "les allégations sur la reprise des négociations sont trop hâtives" (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Erekat-les-allegations-sur-la-reprise-des-negociations-sont-trop-hatives-_263166.html
   "Le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat a déclaré lundi soir que les allégations des médias selon lesquelles les négociations indirectes entre Israël et l'Autorité Palestinienne allaient reprendre, étaient "trop hâtives". Le négociateur a affirmé que les Palestiniens étaient toujours en attente de réponses de la part de Washington au sujet des conditions de ces négociations indirectes."

- Dialogue indirect : le Fatah veut s'assurer que les dossiers-clés seront traités (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Dialogue-indirect-le-Fatah-veut-s-assurer-que-les-dossiers-cles-seront-traites_263209.html
   "Un cadre du Fatah, Nasser al-Qidoua, a prié les Etats-Unis de préciser que le dialogue indirect avec Israël abordera les dossiers-clés du conflit, comme les frontières, les implantations et le futur statut de Jérusalem. ''Nous voulons nous assurer que ce sera des discussions sérieuses, et pas seulement une mesure de plus dans la bonne direction'', a-t-il indiqué."

- Abbas à Tokyo : pas de conditions à un dialogue indirect (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Abbas-a-Tokyo-pas-de-conditions-a-un-dialogue-indirect_263216.html
   "Le président palestinien Mahmoud Abbas, en visite à Tokyo, a indiqué que l'AP n'a pas dressé une liste de conditions pour répondre à la proposition américaine de reprise d'un dialogue indirect avec Israël. Il a toutefois souligné vouloir des clarifications sur le sujet, dans la semaine, avant de se concerter avec les autres pays arabes et de donner son feu vert."


Jérusalem

- Rebondissements à Beit Yehonatan, Abe Selig (JP) - selon le procureur de l'Etat, "la majorité des 200 ordres de démolition auxquels Barkat fait référence se trouve au delà des limites de Jérusalem et par conséquent ne le concerne pas".
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631158219&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull
   "Beit Yehonatan, construction juive de Silwan, à Jérusalem-Est, avance doucement vers la légalité. Lundi, l'ordre d'évacuation qui devait avoir lieu le jour même, a été annulé. Le ministère de l'Intérieur, Eli Yishaï, a autorisé le comité de la construction et de l'urbanisme de Jérusalem à organiser la semaine prochaine, un vote qui détermina le statut de l'immeuble. Yishaï a affirmé qu'il était assuré d'avoir une majorité de membres du conseil en faveur de la légalisation des 7 premiers étages du bâtiment. En accord avec les habitants, il faudra évacuer les deux derniers étages.
    Beit Yehonatan - nommée ainsi en l'honneur de l'espion emprisonné Jonathan Pollard - a fait l'objet de querelles entre le maire de Jérusalem, Nir Barkat, et le procureur en chef, Moshé Lador. Fin janvier, Lador avait réclamé que Barkat fasse appliquer un ordre de la Cour suprême pour évacuer et boucler le bâtiment. Ce que Barkat s'est refusé à faire. L'avocat Yossi Havilio s'est placé du côté de Lador. Barkat s'est alors résolu à évacuer la maison du dilemme. Il prévient cependant : cela entraînera la démolition de plus de 200 maisons arabes construites illégalement dans le quartier. Pour tous, cette initiative était considérée comme une tactique pour contourner les réclamations de Lador et d'Havilio. Ce dernier fait valoir que la majorité des 200 ordres de démolition auxquels Barkat fait référence se trouve au delà des limites de Jérusalem et par conséquent ne le concerne pas.
    Lundi, des sympathisants de droite qui soutiennent les huit familles qui vivent à Beit Yehonatan, ont défilé dans les rues de Silwan, chantant et dansant pour exprimer la joie que leur apporte la non distribution des ordres d'évacuation. Elisha Peleg, membre du conseil municipal, tout comme David Hadari, adjoint au maire, se trouvaient dans le groupe. Ils espèrent que le problème des constructions illégales, à Silwan sera - pour les Juifs, comme les Arabes - résolu une fois pour toute. "Nous nous opposons à l'évacuation des Juifs de leur habitation", a déclaré Peleg au Jerusalem Post. "Et nous voudrions voir une solution sans que personne ne soit évacué"."

- Eli Yishaï a ordonné la légalisation de Beit Yehonathan à Jérusalem-est, Maya Bengal & Roni Melloul (Maariv) - Un haut responsable israélien en colère : « C’est une démarche qui fait le jeu du président de l’Autorité palestinienne » ; "Binyamin Netanyahu attend de voir quel sera le résultat de cette bataille juridique".
http://ambafrance-il.org/spip.php?article7642
   "Une nouvelle crise menace les relations déjà explosives entre Jérusalem et Washington : La journaliste Ayala Hasson a révélé hier sur la première chaîne que le ministre de l’Intérieur, Eli Yishaï, est à l’initiative d’une démarche visant à légaliser Beit Yehonathan, cet immeuble situé au cœur du village de Silwan, à Jérusalem-est. Cette décision d’Eli Yishaï a été prise sans concertation avec le Premier ministre Netanyahu et en une période sensible où, aussi bien à Jérusalem qu’à Washington, on fait tout pour éviter des démarches qui risquent d’éloigner encore plus Abou Mazen de la table des négociations. [...]
    A présent, on peut supposer que les Américains demanderont au Premier ministre des éclaircissements concernant cette démarche. En effet, Washington a récemment prié Israël d’éviter toute provocation qui pourrait porter atteinte aux chances de reprise des négociations avec les Palestiniens. « C’est une démarche qui fait le jeu du président de l’Autorité palestinienne. Si Abou Mazen refuse de s’asseoir à la table des négociations avec le Premier ministre Netanyahu c’est notamment parce que celui-ci n’a pas ordonné le gel de la construction à Jérusalem », a déclaré avec colère un haut responsable israélien.
    Cette démarche d’Eli Yishaï a mis le bureau du Premier ministre dans l’embarras. Son directeur de la communication, Nir Héfetz, a déclaré : « Il s’agit de procédures légales d’urbanisme qui se déroulent au sein des autorités compétentes à Jérusalem. Le Premier ministre ne s’en occupe pas et n’est pas impliqué dans ces décisions ». En d’autres termes, Binyamin Netanyahu attend de voir quel sera le résultat de cette bataille juridique entre, d’une part, Eli Yishaï et Nir Barkat et, de l’autre, Moshé Lador. [...]"

- Barkat : le Don Quichotte israélien, Abe Selig (JP) - même le Meretz soutient le maire : « C'est tout bénéfice, si Beit Yonathan peut rester et si les constructions arabes adjacentes aussi, alors tant mieux. Je ne vois pas l'intérêt de jeter tous ces gens hors de leurs maison. » Et scoop : « L'Union Européenne est en train de se faire construire un immeuble en plein Silwan. Cet immeuble aura cinq étages, alors que jusqu'à présent la loi interdisait de construire un bâtiment de plus de deux étages. Pourquoi personne ne s'en inquiète ? »
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631159852&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull
   "Nir Barkat les a tous mis d'accord. De droite à gauche, en passant par les élus arabes de la municipalité, la décision du maire de Jerusalem, Nir Barkat de légaliser les constructions du quartier de Silwan, dont la construction juive de Beit Yonathan, a été applaudie. La droite y voit une opportunité inespérée de maintenir une présence juive dans cette partie de la ville, quand la gauche et les élus arabes y voient une possibilité d'éviter les démolitions massives prévues dans le quartier. Le plan de Barkat prévoit aussi de faire passer la hauteur légale des constructions de deux à quatre étages. Ainsi, de nombreuses constructions arabes devraient échapper à la démolition. Barkat joue les don Quichotte et refuse d'être « celui qui a signé les arrêtés d'expulsion ».
    Ceux qui se sont rangés derrière le maire restent assez vagues sur les raison de leur soutien : « Il se bat avec acharnement parce qu'il pense que c'est la seule chose à faire », invoque le leader de Meretz Pepe Alalo. Ce dernier ne partage pourtant pas le zèle de Barkat mais estime que la volonté du maire de « légaliser 90 % des constructions illégales de Silwan » est digne de son soutien : « Mais surtout le plan de Barkat permet enfin de s'occuper du dossier Silwan, et nous devons lui laisser une chance de transformer l'essai ».
    Le conseiller municipal Meir Margalit (Meretz) justifie aussi ce soutien ponctuel à Barkat : « C'est tout bénéfice, si Beit Yonathan peut rester et si les constructions arabes adjacentes aussi, alors tant mieux. Je ne vois pas l'intérêt de jeter tous ces gens hors de leurs maison ». Margalit reprend ici l'argumentaire de Barkat, qui n'avait pas hésité à dénoncer le caractère absurde et inapplicable de la loi. « Dans son état actuel, elle ne marche pas pour Jérusalem-Est. Nous avons le quartier juif orthodoxe et le quartier arabe. Il va falloir faire preuve de créativité pour trouver une solution », rappelle Margalit.
    Le conseiller municipal Elisha Peleg, membre du Likoud est venu lundi à Silwan témoigner de son soutien aux habitants de Beit Yonathan. Et lui aussi trouve que la coalition de soutien à Barkat est inattendue : « Barkat n'est pas idiot, il sait qu'il vaut mieux trouver une solution excentrique plutôt que de raser tout un quartier. C'était plus logique de faire ce plan de rezonage », déclare Elisha Peleg. Et de rajouter : « L'Union Européenne est en train de se faire construire un immeuble en plein Silwan. Cet immeuble aura cinq étages, alors que jusqu'à présent la loi interdisait de construire un bâtiment de plus de deux étages. Pourquoi personne ne s'en inquiète ? », lance le conseiller municipal.
    Et même le député arabe Taleb A-Sanaa (Raam Taal), apporte son soutien à Barkat : « Les démolitions ne sont pas une solution. Je suis très clairement opposé aux colonies juives en plein cœur de Jérusalem-Est, mais ce projet permet de protéger les habitants de l'expulsion et des démolitions », argumente-t-il."


Israël

- Sondage: le Likoud progresse (Arouts 7) - "Kadima perdrait deux députés et n’en aurait plus que 26".
http://www.actu.co.il/2010/02/sondage-le-likoud-progresse/
   "D’après un sondage réalisé par l’Institut Smith pour le site Ynet, si des élections avaient lieu aujourd’hui, le Likoud se renforcerait et obtiendrait 32 sièges alors qu’il n’a été crédité que de 27 mandats lors du scrutin de l’an dernier. Kadima perdrait deux députés et n’en aurait plus que 26. Toujours selon cette enquête, le Parti travailliste aurait huit députés. Quant aux autres formations politiques, les résultats seraient pratiquement identiques à ceux qui ont été enregistrés lors des dernières élections mis à part Meretz (extrême gauche) qui obtiendrait cinq sièges contre trois la dernière fois. Le ministre de l’Education Guideon Saar serait l’homme le plus populaire du gouvernement."

- Affrontements à Shouafat : 9 Palestiniens arrêtés (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Affrontements-a-Shouafat-9-Palestiniens-arretes_263254.html
   "Des affrontements ont eu lieu mardi entre Palestiniens et forces de l'ordre dans le camp de Shouafat. Les gardes-frontières ont procédé à l'arrestation de 9 Palestiniens. Il n'y a pas eu de blessés."

- Shalit : manifestation devant la prison d'Hadarim (JP) - "Ces prisonniers ont la télé câblée et même des téléphones portables, alors que Guilad, lui, n'a jamais été autorisé en plus de trois ans à une seule visite".
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631160065&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull
   "Si Shalit est mis à l'isolement, pas question que les prisonniers du Hamas reçoivent des visites. C'est le message de la Campagne pour libérer Guilad Shalit, mardi devant la prison d'Hadarim. Le comité de soutien dénonce les conditions de détention luxueuses des prisonniers palestiniens, alors que le Hamas ne donne toujours aucun signe d'espoir au soldat Shalit.
    Des dizaines d'activistes ont répondu à l'appel en tentant d'empêcher les familles des prisonniers palestiniens de rendre visite à leurs proches : "Ces prisonniers ont la télé câblée et même des téléphones portables, alors que Guilad, lui, n'a jamais été autorisé en plus de trois ans à une seule visite", argumentent les manifestants. Ils arboraient aussi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Cantine, portables, visites : et Guilad ? » 200 policiers avaient été déployés pour prévenir tout débordement."

- Elton John sous pression (JP) - le comité anti-israélien "réclame qu'Elton John se prononce contre le "bombardement d'une école avec du phosphore blanc" et contre "l'emprisonnement d'un million et demi de personnes dans un ghetto"."
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631158747&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull
   ""Comme la majorité des gens, nous pensons que vous êtes quelqu'un de bien. Vous avez percé quand c'était difficile, vous avez admis que vos addictions étaient plus fortes que vous, vous avez donné de l'argent pour financer la recherche contre le SIDA. Et accessoirement, il y a votre musique : pas mal du tout !" C'est ainsi que débutait la lettre du comité britannique pour les "Universités de Palestine", adressée à Elton John. Ce groupe pro-palestinien demande au chanteur d'annuler son concert à Tel Aviv, prévu le 17 juin prochain.
    Le comité a d'autres doléances. Il réclame qu'Elton John se prononce contre le "bombardement d'une école avec du phosphore blanc" et contre "l'emprisonnement d'un million et demi de personnes dans un ghetto". La lettre affirme qu'une représentation à Tel Aviv ne peut pas être considérée comme "moralement neutre". "Vous avez prévu de faire vibrer la foule, et que des milliers de briquets s'allument. Mais il n'y aura pas de Palestiniens pour se balancer aux côtés des Israéliens parce que l'armée ne les laisse pas quitter leur ghetto."
    Les auteurs exigent aussi de la star qu'elle lise "ce que le juge Goldstone a déclaré, à propos de l'assaut à Gaza", faisant référence au rapport qui accuse Israël de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité. Le groupe britannique a, dans la foulée, accusé Israël d'être coupable de "nettoyage ethnique", de "vol de territoires" et de "l'étouffement quotidien et continu de tout espoir palestinien"."

- Taleb A-Sana: Elton John doit annuler son concert (Arouts 7) - « La culture, l’art et le sport ne vont pas avec l’occupation. »
http://www.actu.co.il/2010/02/taleb-a-sana-elton-john-doit-annuler-son-concert/
   "Le chanteur légendaire Elton John subirait en ce moment des pressions d’universitaires britanniques qui tentent de le convaincre de renoncer à son concert en Israël, prévu le 17 juin prochain. Mais pour l’instant, les organisateurs de la soirée affirment qu’il fera le déplacement et chantera devant le public israélien. Le député arabe Taleb A-Sana (Ra’am-Ta’al) estime lui aussi qu’Elton John doit annuler sa représentation. Et de préciser: « La culture, l’art et le sport ne vont pas avec l’occupation. Elton John et d’autres chanteurs comme lui ne doivent venir en Israël que lorsque l’occupation aura pris fin »."

- La guerre du Keffieh aura bien lieu, Simon Saadoun (Israël-Infos) - "la tradition de s'en couvrir la tête, chez les musulmans, découle directement de la tradition juive".
http://www.israel-infos.net/La-guerre-du-Keffieh-aura-bien-lieu-5345.html
   "Après la guerre du Humous et celle du Taboulé, la guerre du Keffieh aura-telle lieu? Erez Safar, un DJ juif de Brooklyn, vient d'ajouter sa pierre à la guerre culturelle entre Juifs et Arabes en lançant, avec succès… Un keffieh blanc et bleu, orné d'étoiles de David, et portant en hébreu le texte "Am Israel Haï". Erez, qui dirige un label de musique indépendant, explique qu'il considère l'appropriation du keffieh par les arabes, puis les palestiniens, comme un abus, et son port comme un acte militant de soutien aux palestiniens l'exaspère.
    "Nos ancêtres ont vécu en Afrique du nord et au Moyen-Orient pendant des milliers d'années, et à ce titre nous avons le même droit de porter le keffieh que les arabes ; la tradition de s'en couvrir la tête, chez les musulmans, découle directement de la tradition juive", explique-t-il au Jerusalem Post. Erez Safar appelle sa création "un remix version israélienne du keffieh". DJ oblige ! Et ça marche puisque son produit est déjà distribué à New York et dans d'autres grandes villes.
    L'idée lui est venue lors d'une rencontre avec Baruch Chertok, le "pape" du tee shirt US qui marie musique et mode; convaincu, celui-ci décide de créer et diffuser le keffieh blanc et bleu… Le très sérieux quotidien d'Abu Dhabi, "The national", déclare que c'est le dernier avatar d'une tentative des juifs de s'approprier les symboles du Moyen Orient arabe, et d'ajouter : "Nous sommes prêts pour la guerre du Keffieh".
    L'année dernière, une équipe israélienne mixte, composée de juifs et d'arabes, était entrée dans le très prisé Guinness Book en réalisant le plus grand plat du Houmous du monde, provoquant la colère des libanais, s'estimant victimes d'un "pillage de plat national". En attendant une copie française, on peut commande aux USA sur thekef.com ; une façon très "tendance" d'affirmer son soutien à Israël."

- Les vélibs vont envahir Tel Aviv (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Les-velibs-vont-envahir-Tel-Aviv_263284.html
   "La Mairie de Tel Aviv a décidé d'acquérir 1500 vélos qui seront accessibles au public dans 150 stations disséminées partout en ville. L'abonnement annuel pour l'utilisation de ces bicyclettes devrait s'élever aux environs de 280 shekels."


Gaza & Hamas

- Le Hamas menace Israël d'opérations armées (Israël-Infos) - "Venger notre frère Mahmoud al-Mabhouh et répondre au Mossad par une opération armée est non seulement notre droit, c'est notre devoir".
http://www.israel-infos.net/Le-Hamas-menace-Israel-d-operations-armees-5346.html
   "Selon l'agence de presse russe Ria Novotsi, le président du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, en visite officielle à Moscou, a déclaré que son organisation vengera l'assassinat à Dubaï de Mahmoud al-Mabhouh, l'un des fondateurs des brigades Ezzedine al-Qassam, et mènera une prochainement opération armée contre Israël. "Venger notre frère Mahmoud al-Mabhouh et répondre au Mossad par une opération armée est non seulement notre droit, c'est notre devoir. Nous ne préciserons pas aujourd'hui devant les journalistes ni l'heure et ni la date de notre riposte, mais ils n'échapperont pas au châtiment", a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse.
    Invité par le ministre des Affaires étrangères russe, Mechaal a remercié la Russie de ses efforts pour inclure les islamistes dans les négociations sur le conflit israélo-palestinien. "A la différence des Etats-Unis, la Russie cherche à obtenir l'unité des Palestiniens", a-t-il déclaré à un quotidien russe. Le Hamas n'a pas encore reçu de "carton d'invitation" à la réunion du Quartette pour le processus de paix au Proche-Orient qui se déroulera à Moscou fin février."

- Egypte : la réconciliation inter-palestinienne devrait être signée en février (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Egypte-la-reconciliation-interpalestinienne-devrait-etre-signee-en-fevrier_263220.html
   "Un haut responsable égyptien a indiqué au journal saoudien Al Meddina, que la réconciliation inter-palestinienne devrait être conclue dans le courant du mois de février, après des rapprochements de vues survenus entre le Hamas et le Fatah."

- Palestinian child sings about victory over Israel and the US: "Daddy gave me a present, a machine gun and a rifle" (PMW) - "Son of a bitch - what brought you to this land?"
http://www.palwatch.org/main.aspx?fi=157&doc_id=1643
   "[...] In the latest episode of the weekly children's program Tomorrow's Pioneers on Hamas TV, a Palestinian boy chose to sing the following children's song: "Daddy gave me a present, a machine gun and a rifle. When I am a big boy, I will join the Liberation Army. The army of [Izz Al-Din] Al-Qassam (Hamas), which has taught us how to defend our homeland. Our homeland is precious, precious. We [are] victorious, victorious over America and Israel. [Improvises:] Son of a bitch - what brought you to this land?"
    It is worth noting that the two hosts, the young girl Saraa and Nassur, an adult in a bear costume, approved of the boy's choice of song and let him sing it. Only when the boy cursed ("Son of a bitch"), did the young girl cut him off, pointing out that the "program is a program for children, not for anything else." The objection was to the boy's cursing, not to the content of the song. The adult inside the puppet ended the exchange by defending the boy: "He didn't say anything else, Saraa. He said the truth." [...]"

- Le chef de l'UNRWA : on prévoit un déficit pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Le-chef-de-l-UNRWA-on-prevoit-un-deficit-pour-l-aide-aux-refugies-palestiniens_263264.html
   "Le nouveau commissaire-général de l'UNRWA, l'office d'aide aux réfugiés palestiniens a demandé une aide supplémentaire de 100 millions de dollars pour combler un déficit prévu dans le financement de ses opérations. Selon lui, cette somme est nécessaire pour l'éducation, la santé et les services sociaux offerts au 4,7 millions de Palestiniens dispersés en Jordanie, Syrie, Liban, la Judée-Samarie et la bande de Gaza."


Judée-Samarie & AP

- Autorité Palestinienne: des centaines de millions de dollars détournés (Guysen) - même Abbas reconnaît que l'aide nourrit la corruption.
http://www.guysen.com/news_Autorite-Palestinienne-des-centaines-de-millions-de-dollars-detournes_263282.html
   "Abou Mazen, Président de l'Autorité palestinienne est choqué par les révélations des services de sécurité palestiniens sur la corruption dans les plus hautes sphères palestiniennes. Des centaines de millions de dollars provenant de l'aide internationale ont été détournés au profit de hauts responsables palestiniens, d'après les documents rendus publics ce soir, après une enquête menée durant six ans."

- La maire de Ramallah met en garde le Hamas (Guysen) - "tous ceux qui sont issus d'une famille religieuse ne sont pas forcément partisans du Hamas".
http://www.guysen.com/news_La-maire-de-Ramallah-met-en-garde-le-Hamas_263170.html
   "Le gouverneur de Ramallah, Leila Ghanem, a mis en garde le Hamas contre la tentation de déclencher une troisième Intifada en Cisjordanie, disant que toute tentative de ce genre sera traitée avec une poigne de fer. C'est ce que rapporte le Sunday Times après l'entrevue de cette femme de 35 ans, ancien officier des renseignements palestiniens et première femme nommée gouverneur de Ramallah. Ghanem, qui porte le hijab, le foulard traditionnel musulman, a insisté sur le papier que tous ceux qui sont issus d'une famille religieuse ne sont pas forcément partisans du Hamas."

- Samarie: un Palestinien blessé par balle (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Samarie-un-Palestinien-blesse-par-balle_263278.html
   "Un Palestinien de 18 ans a été blessé par balle lors d'affrontements avec des colons de l'implantation de Har Brakha en Samarie. Le responsable de la sécurité de la colonie affirme avoir tiré en l'air afin de repousser une attaque de jeunes palestiniens."


Localités juives

- Destruction d'une synagogue dans un avant-poste en Binyamin (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Destruction-d-une-synagogue-dans-un-avant-poste-en-Binyamin_63213.html
   "Pour la deuxième fois en 2 semaines, les forces de sécurité et l'administration ont démoli la synagogue édifiée dans l'avant-poste du Kibboutz Guivat Menahem, près de Nahliel, dans la région de Binyamin."

- Des habitants d'un avant-poste crèvent les pneus de policiers (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Des-habitants-d-un-avant-poste-crevent-les-pneus-de-policiers_263243.html
   "Des habitants de l'avant-poste dit ''Colline 18'' près d'Hébron, ont crevé les pneus de policiers venus distribuer des ordres de gel de la construction. Aucun autre incident n'a été signalé."

- Samarie : la voiture d'un officier israélien attaquée par des habitants des implantations (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Samarie-la-voiture-d-un-officier-israelien-attaquee-par-des-habitants-des-implan_263285.html
   "Des habitants de l'implantation d'Itzhar en Samarie ont attaqué à coups de pierre la voiture d'un colonel qui faisait une tournée d'inspection dans la localité. Le porte-parole de l'armée a qualifié ce comportement "d'irresponsable et criminel"."


Egypte

- Nouvelle vague d'arrestations chez les Frères musulmans, Tangi Salaün (Le Figaro) - "l'État continue à frapper tous azimuts, sans pour autant entrer en «confrontation totale» avec la confrérie".
http://www.lefigaro.fr/international/2010/02/09/01003-20100209ARTFIG00158-nouvelle-vague-d-arrestations-chez-les-freres-musulmans-.php
   "À huit mois des législatives, l'État égyptien n'entend pas relâcher la pression sur les Frères musulmans, ses principaux opposants en dehors et au sein du Parlement. Pour preuve, l'arrestation, ce lundi, de Mahmoud Ezzat et Essam el-Erian, le numéro deux du mouvement islamiste et son ancien porte-parole, pour «appartenance à une organisation illégale». Lors du dernier scrutin, en 2005, la confrérie interdite mais tolérée avait obtenu son meilleur résultat depuis sa création en 1928, avec 88 élus sous étiquette indépendante, soit un député sur cinq. Soumis depuis à une sévère répression, désorganisés par les vagues d'arrestations et les dissensions sur la stratégie à adopter, notamment vis-à-vis des autres partis d'opposition, les Frères musulmans apparaissent aujourd'hui plus que jamais fragilisés.
    Il y a trois semaines, la désignation d'un nouveau guide suprême, le conservateur Mohammed Badie, au terme d'un processus électoral particulièrement opaque et très critiqué en interne, a été interprétée par les politologues comme un signe annonciateur du recentrage de la confrérie sur la prédication religieuse, au détriment de l'action politique. Même si la confrérie a l'intention de participer aux prochaines législatives. Un retour à la stratégie qui a longtemps été celle du mouvement, l'islamisation de la société devant conduire le pouvoir à tomber comme un «fruit mur». Dès son élection, Mohammed Badie s'est revendiqué d'un islam «modéré», dans la lignée d'al-Azhar, garant de l'islam officiel en Égypte : «Les Frères musulmans sont prêts à devenir des soldats chargés de répandre la vraie et bonne image de l'islam», a-t-il assuré. [...]
    Cet appel du pied a laissé de marbre le régime du président Moubarak. En arrêtant Mahmoud Ezzat, «l'homme de fer» du mouvement, et Essam el-Erian, une figure de l'aile réformatrice, l'État continue à frapper tous azimuts, sans pour autant entrer en «confrontation totale» avec la confrérie, souligne l'analyste Hossam Tamam. Si la mise à l'écart d'Ezzat risque de perturber encore davantage son fonctionnement, celle d'el-Erian vise clairement à la couper de l'extérieur. Porte-parole du mouvement jusqu'à l'élection du nouveau guide suprême, ce quinquagénaire parfaitement anglophone était en effet le principal interlocuteur des médias occidentaux lors des dernières élections. Les islamistes s'étaient attachés à y montrer un visage moderne et démocratique. La donne risque de changer cette année."


Liban & Hezbollah

- Sleiman: "Personne au Liban n'a fait part d'une intention d'attaquer Israël" (Guysen) - « L'intérêt d'Israël est de nuire, ou du moins de menacer, car ses menaces ont pour effet d'inquiéter les investisseurs ».
http://www.guysen.com/news_Sleiman-Personne-au-Liban-n-a-fait-part-d-une-intention-d-attaquer-Israel-_263200.html
   "Recevant hier à Baabda les membres du conseil de l'ordre des journalistes, conduits par le président de l'ordre, Melhem Karam, le chef de l'État libanais, Michel Sleiman, a abordé devant eux plusieurs thèmes d'actualité dont la situation à la frontière méridionale. « Israël n'a pas intérêt à voir un minimum de stabilité politique au Liban, car cela irait à l'encontre de l'objectif qu'il recherche, qui est de prouver que diverses communautés ne peuvent pas coexister », a commencé par dire le chef de l'État, avant d'ajouter : « L'intérêt d'Israël est de nuire, ou du moins de menacer, car ses menaces ont pour effet d'inquiéter les investisseurs ».
    « Personne au Liban n'a fait part d'une intention d'attaquer Israël. Mais si ce dernier compte quand même entreprendre une agression, il doit savoir que celle-ci ne serait plus une promenade pour lui. Mais il n'existe aucun prétexte pour une quelconque attaque israélienne », a-t-il répété."


Monde arabe

- Moyen-Orient : les Juifs n'ont pas la côte, Amir Mizroch (JP) - sauf chez les Arabes israéliens !
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631158491&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull
   "Un enquête du centre de recherche Pew, réalisée l'an dernier entre le 18 mai et le 16 juin 2009, dresse un tableau inquiétant de l'opinion dont les Juifs font l'objet au Moyen-Orient. Dans les pays où la population est majoritairement de confession musulmane, les Juifs font presque unanimement l'objet d'une image défavorable. Ainsi, 97 % des Jordaniens, 97 % des Palestiniens, 98 % des Libanais et 95 % des Égyptiens ont une mauvaise image des Juifs. En opposition avec cette tendance, seuls 35 % des Arabes israéliens ont déclaré avoir une opinion négative envers les Juifs et 56 % ont exprimé une opinion favorable à leur égard.
    En Turquie, où les relations avec Israël se sont détériorés depuis l'opération Plomb durci de janvier dernier, le pourcentage de personnes déclarant avoir une opinion "très défavorable" envers les Juifs a grimpé : de 32 % en 2004 elle a atteint 72 % au printemps 2009. Cette vision négative est aussi largement répandue dans les pays asiatiques, à majorité musulmane. 78 % au Pakistan et 74 % en Indonésie se sont montrés défavorable aux Juifs. Chez les Nigériens, l'opinion globale est plus divisée : 44 % favorable, 44 % défavorable. Cependant, parmi les Musulmans 60 % ont exprimé ce type de sentiments, contre seulement 28 % des Chrétiens.
    De manière général, les Chrétiens remportent un plus grand succès que les Juifs. Pourtant un nombre non négligeable de personnes affirment leur opinion négative des Chrétiens, dans les pays à majorité musulmane. En Turquie, tout particulièrement, où 68 % de la population aurait une vision négative des Chrétiens. Au sein des nations moyen-orientales, les proportions sont proches : 49 % d'opinions défavorables en Egypte, 44 % en Israël et 43 % dans les territoires palestiniens. Notons qu'en Israël et dans les territoires palestiniens, la tendance diffère selon l'ethnie ou l'origine démographique.
    En comparaison, l'opinion libanaise est relativement uniforme : 12 % de la population totale s'est exprimée défavorablement à l'égard des Chrétien. 17 % des Chiites, 14 % des Sunnites et 6 % des Chrétiens. Au Pakistan, ce sont 61 % des personnes sondées qui se déclaraient défavorables aux Chrétiens, en Indonésie 43 % et au Nigeria 21 %."

- L'Arabie Saoudite appelle à une position ferme de la communauté internationale envers Israël (Guysen)
http://www.guysen.com/news_L-Arabie-Saoudite-appelle-a-une-position-ferme-de-la-communaute-internationale-e_263190.html
   "Le roi Abdullah a déclaré lundi appeler une position ferme de la communauté internationale sur ce qu'il appelle les menaces d'Israël contre le Liban, la Syrie et les Palestiniens. [...]"


Turquie

- Lieberman : ''Ankara ne peut nous attaquer chaque semaine'' (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Lieberman-Ankara-ne-peut-nous-attaquer-chaque-semaine-_263245.html
   "Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman critique la Turquie depuis Bakou. ''Ankara ne peut nous attaquer chaque semaine'', a-t-il déclaré à la télévision d'Azerbaïdjan. ''Israël a soutenu pendant 10 ans des liens étroits avec la Turquie, et le changement d'attitude d'Ankara n'était ni prévisible ni totalement compréhensible'', a-t-il ajouté."


Iran

- Ahmadinejad: "le Moyent-Orient déterminera du sort du Monde" (Guysen) - "Le régime sioniste et ses alliés sont du côté des perdants, et la résistance des nations libres se renforce".
http://www.guysen.com/news_Ahmadinejad-le-Moyent-Orient-determinera-du-sort-du-Monde-_263203.html
   "Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a également déclaré lors de la réunion qu'il a tenu ce lundi avec Ramadan Abdullah Shallah, secrétaire général du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) que: "Le régime sioniste et ses alliés sont du côté des perdants, et la résistance des nations libres se renforce". Shallah a, lui, déclaré que "Les Palestiniens, aussi, en tant que soldats sur le sentier sacré, à l'aide d'autres forces dans la région, se tiennent debout aux côtés de l'Iran contre les puissances arrogantes". Au cours de la réunion,à laquelle M. Mottaki, ministre des Affaires étrangères iranien, participait également, ce dernier a déclaré que le jihad et la résistance sont les clés du succès pour les Palestiniens dans leur lutte contre Israël."

- L'Iran exposé à la menace croissante de sanctions, Reza Derakhshi & Fredrik Dahl (Reuters) - Un expert : "Je pense que l'Iran avait l'intention depuis longtemps d'enrichir à 20%, officiellement pour alimenter le réacteur de recherche, mais aussi pour acquérir de l'expérience sur l'enrichissement à des niveaux plus élevés qui seront utiles pour la production d'armes".
http://fr.news.yahoo.com/4/20100209/twl-iran-nucleaire-38cfb6d.html
   "Barack Obama déclare que la communauté internationale "avance assez rapidement" dans l'élaboration d'un nouveau train de sanctions contre l'Iran, après le lancement par Téhéran d'une nouvelle phase d'enrichissement de l'uranium. Le président américain a en outre souligné que le rejet iranien de la proposition d'échange d'uranium faiblement enrichi contre du combustible nucléaire démontrait l'intention de l'Iran de se doter de l'arme atomique, bien qu'il s'en défende.
    "Dans les prochaines semaines, nous allons travailler au développement d'un régime important de sanctions qui leur indiqueront à quel point ils sont isolés de l'ensemble de la communauté internationale", a-t-il dit à la presse. Barack Obama a été le dernier en date à s'exprimer, mardi, après l'annonce par l'Iran du lancement d'une production d'uranium enrichi à 20%. [...]
    "Je pense que l'Iran avait l'intention depuis longtemps d'enrichir à 20%, officiellement pour alimenter le réacteur de recherche, mais aussi pour acquérir de l'expérience sur l'enrichissement à des niveaux plus élevés qui seront utiles pour la production d'armes", dit Mark Fitzpatrick, expert en prolifération à l'Institut International d'études stratégiques. [...]"

- Netanyahou à l'UE : il est temps d'imposer des sanctions envers l'Iran (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Netanyahou-a-l-UE-il-est-temps-d-imposer-des-sanctions-envers-l-Iran_263246.html
   "Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a déclaré aux ambassadeurs de l'Union européenne qu'il était temps d'imposer des sanctions handicapantes à l'Iran. "L'Iran se dépêche pour produire des armes atomiques. Je crois que ce qu'il faut maintenant est une action sévère de la part de la communauté internationale", a-t-il dit aux diplomates, ajoutant que les Etats européens devraient condamner les récents appels de l'Iran à l'annihilation d'Israël."

- Nucléaire: Israël appelle à des sanctions contre l'Iran même sans la Russie et la Chine (AFP) - "Les Etats-Unis devraient comprendre l'énormité de la catastrophe qui va se produire au Moyen-Orient, et ce d'autant plus qu'ils seront les premiers à en payer les conséquences".
http://www.lesechos.fr/depeches/monde/afp_00228957-nucleaire--israel-appelle-a-des-sanctions-contre-l-iran-meme-sans-la-russie-et-la-chine.htm
   "Le ministre israélien du Développement régional Sylvan Shalom a exhorté mardi la communauté internationale à prendre des "sanctions douloureuses" contre l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé, même si la Russie et la Chine, qui a plaidé mardi pour la poursuite des discussions, se refusent à les adopter. "Le mois qui vient est décisif. Il est temps pour la communauté internationale d'imposer des sanctions douloureuses à l'Iran, même si la Russie et la Chine ne s'y associent pas", a déclaré à la radio publique M. Shalom, suppléant du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "La communauté internationale doit décider si elle continue à se bercer d'illusions sur une soi-disant coopération de l'Iran ou si elle impose de véritables sanctions contre l'Iran et son programme nucléaire", a-t-il ajouté. Selon lui, "toute hésitation supplémentaire permettrait à l'Iran de se doter de la capacité de production d'armes nucléaires". [...]
    Lundi, Washington et Paris ont affiché "une convergence de vues totale" sur la nécessité d'imposer des "sanctions fortes" à l'Iran, à l'occasion d'une visite à Paris du secrétaire à la Défense Robert Gates. Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a toutefois dit anticiper une "discussion longue" au Conseil de sécurité de l'ONU, notant que la France n'avait "pas encore convaincu" la Chine qui dispose d'un droit de veto.
    De son côté, le ministre israélien de l'Industrie et du Commerce, Binyamin Ben Eliezer, a lancé un appel aux Etats-Unis pour qu'ils agissent. "Les Etats-Unis devraient comprendre l'énormité de la catastrophe qui va se produire au Moyen-Orient, et ce d'autant plus qu'ils seront les premiers à en payer les conséquences", a affirmé cet ancien ministre de la Défense. La semaine dernière, le ministre israélien des Affaires stratégiques Moshé Yaalon avait évoqué la possibilité d'un recours à la force pour empêcher l'Iran de parvenir à l'arme nucléaire. [...]
    Le guide de la République islamique d'Iran, Ali Khamenei, a affirmé dimanche que la destruction d'Israël était "imminente" et son président, l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, a à plusieurs reprises appelé à "rayer" Israël de la carte."

- La Russie perd à son tour patience face à l'Iran (AFP) - "Il est très important qu'on n'en arrive pas à la guerre, mais il existe un risque que la guerre commence".
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2010-02-09/nucleaire-la-russie-perd-a-son-tour-patience-face-a-l-iran/924/0/422187
   "La Russie a sensiblement durci le ton mardi face à son allié iranien, condamnant sa décision d'enrichir de l'uranium sur son propre territoire et évoquant désormais ouvertement la possibilité de sanctions économiques contre Téhéran. Traditionnellement alliée à l'Iran, pour qui elle construit la centrale nucléaire de Bouchehr et fournit le combustible nécessaire à son fonctionnement, la Russie a longtemps traîné les pieds pour de nouvelles sanctions, et cela bien que le conflit n'ait cessé de s'envenimer ces derniers mois. Mais l'annonce par le président Mahmoud Ahmadinejad dimanche du démarrage de la production d'uranium hautement enrichi (20 %) par l'Iran, au nez et à la barbe des puissances occidentales, a visiblement été mal accueillie en Russie, où plusieurs hauts responsables ont vivement réagi.
    "L'Iran soutient qu'il ne s'efforce pas de posséder l'arme atomique, qu'il développe le nucléaire civil", a ainsi déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, Nikolaï Patrouchev, cité par les agences russes. "Mais les démarches qu'il entreprend, notamment l'enrichissement d'uranium à 20 %, soulèvent des doutes chez d'autres pays. Et ces doutes sont assez fondés", a-t-il ajouté. Tout en continuant d'affirmer que la diplomatie doit prévaloir dans le règlement du conflit, le responsable a souligné que ce genre d'approche "a ses limites".
    De même, "il y a des limites à la patience", a-t-il déclaré, rappelant que l'Iran n'était pas à l'abri d'une intervention militaire. "Il est très important qu'on n'en arrive pas à la guerre
, mais il existe un risque que la guerre commence. Ce risque existe théoriquement et certains pays n'excluent pas des actions militaires", a-t-il poursuivi, regrettant au passage l'annulation d'une visite à Moscou du négociateur iranien Saïd Jalili juste avant le coup de théâtre iranien. Pour Alexandre Konovalov, analyste de l'Institut d'évaluations stratégiques, "il ne fait aucun doute que la Russie durcit sa position sur l'Iran. Patrouchev ne ferait pas de (telles) déclarations de lui-même". "Il s'agit d'une claire indication que la Russie est en colère", a-t-il dit à l'AFP. [...]"

- Le Pentagone veut des sanctions ''rapides'' contre l'Iran (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Le-Pentagone-veut-des-sanctions-rapides-contre-l-Iran_263229.html
   "Le Pentagone souhaite que le Conseil de sécurité de l'Onu adopte une résolution sur de nouvelles sanctions contre l'Iran ''dans les semaines à venir, pas dans les prochains mois'', à la suite du refus de Téhéran de coopérer avec l'Occident."

- Iran : pourquoi la politique des sanctions marche aussi mal, Alain Frachon (Le Monde) - "La politique étrangère chinoise, comme celle de pas mal d'autres pays, est essentiellement économique, voire énergétique".
http://lemonde.fr/proche-orient/article/2010/02/09/iran-pourquoi-la-politique-des-sanctions-marche-aussi-mal_1302967_3218.html
   "[...] Les sanctions ont été peu appliquées, détournées, contournées. Bref, elles n'ont pas "fait mal", ont observé, unanimes, les experts qui participaient, début février en Israël, au séminaire annuel de l'Institut pour la politique et la stratégie d'Herzliya (Herzliyaconference.org).
    La Russie mène "un jeu compliqué et ambivalent", explique Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). La Russie est le plus gros fournisseur d'armements de la République islamique – un marché de quelque 2 milliards de dollars annuels (1,460 milliard d'euros), qui dope les comptes du complexe militaro-industriel moscovite. C'est une sonnante et trébuchante raison pour ménager l'Iran. Certains au Kremlin ne pleureraient pas sur une explosion du prix du pétrole en cas de frappe sur les installations nucléaires iraniennes : les hydrocarbures représentent 80 % des exportations russes… Mais la perspective d'une puissance nucléaire sur les bords de la mer Caspienne ne peut laisser le Kremlin impavide. Les Russes sont de plus en plus inquiets de l'évolution du programme nucléaire iranien. "Ils ont multiplié les avertissements sérieux à l'adresse de Téhéran", dit Bruno Tertrais.
    Le cas chinois, lui, n'est pas ambigu. Jusque-là, Pékin suivait Moscou à l'ONU; nouvelle venue dans le club des Grands, la Chine voulait jouer "modeste". Cette époque est révolue. Les dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) s'érigent en défenseurs du régime islamiste du président Mahmoud Ahmadinejad. Ton vengeur, très années 1960, le Quotidien du peuple, le journal du PCC, accuse les Etats-Unis d'avoir monté "une brigade d'internautes" pour déstabiliser M. Ahmadinejad.
    Dans l'affaire nucléaire, la Chine ne veut pas de sanctions. Pareilles mesures, dit-elle, menaceraient les chances de succès du dialogue avec Téhéran – dialogue qui a pour principale caractéristique de ne pas exister : depuis un an, l'Iran refuse la main tendue par Barack Obama. Pékin peut être tenté de se saisir de ce dossier à des fins de revanche : faire payer aux Etats-Unis leur récente décision de vendre pour 6,4 milliards de dollars d'armes "défensives" à Taïwan (que la Chine considère comme une province sécessionniste).
    La politique étrangère chinoise, comme celle de pas mal d'autres pays, est essentiellement économique, voire énergétique : les Chinois ont besoin de gaz et de pétrole, plus que jamais. Les échanges commerciaux sino-iraniens sont substantiels : 25 milliards de dollars en 2009; l'Iran fournit 13 % des importations de pétrole chinoises… [...]
    Compte tenu des réticences de Moscou et Pékin, Américains et Européens songent à des sanctions unilatérales. Elles devront cibler individuellement les hommes qui sont au cœur du régime, notamment les chefs des Gardiens de la révolution et leur empire industriel et financier. Il ne s'agit pas de pénaliser la population, dont une bonne partie manifeste chaque jour sa rébellion contre un pouvoir à la légitimité contestée. Il s'agit d'imposer à Téhéran un prix exorbitant à son aventure nucléaire. L'alternative aux sanctions pourrait être une autre aventure, au prix exorbitant elle aussi."

- Nucléaire : l'Iran au seuil de l'irréversible, Maurin Picard (Le Figaro) - "le pouvoir iranien a dû considérer que l'enjeu [d'un accord avec l'AIEA] n'en valait plus la chandelle".
http://www.lefigaro.fr/international/2010/02/09/01003-20100209ARTFIG00008-nucleaire-l-iran-au-seuil-de-l-irreversible-.php
   "[...] L'enrichissement d'uranium à 20 %, s'il débute mardi ainsi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de Vienne en a été informée, constitue un bond technologique majeur. Jusqu'ici, l'Iran n'avait jamais officiellement dépassé le taux de 3,5 %, amplement suffisant pour alimenter en combustible un programme électronucléaire civil. Concentrées dans les souterrains de Natanz (centre), cette usine d'enrichissement enterrée en plein désert, 8 692 centrifugeuses peinaient à dépasser cette performance, bien que les inspecteurs de l'AIEA eussent acquis la quasi-certitude de l'existence d'un autre site secret consacré à l'enrichissement de l'uranium.
    Symboliquement aussi, l'événement est d'importance. C'est à Natanz qu'il y a sept ans tout a commencé. En août 2002, un mouvement iranien d'opposition en exil, les Moudjahidins du peuple, révélait l'existence d'un programme nucléaire clandestin en Iran. Natanz ainsi que le chantier d'un réacteur à eau lourde, à Arak, à 200 km au sud-ouest, étaient pointés du doigt.
    Sept ans de crise ouverte avec les puissances occidentales et trois volets de sanctions édictés par le Conseil de sécurité des Nations unies n'ont jamais réussi à enrayer les progrès des savants iraniens, qui disposent désormais d'un savoir-faire en termes d'enrichissement leur permettant théoriquement de produire des ogives nucléaires.
    L'accord d'échange de combustible négocié dans la douleur au siège de l'AIEA en octobre était donc mort-né. En substance, l'Iran aurait dû s'engager à transférer à l'étranger pour reconditionnement «civil» tout son stock d'uranium faiblement enrichi, soit 1 700 kg, en échange de quoi il aurait été autorisé à acheter de l'uranium enrichi à 20 % afin d'alimenter son réacteur de recherches de Téhéran (TRR), si précieux pour la production d'isotopes dans le cadre de la lutte contre le cancer.
    Informé par ses scientifiques de la possibilité imminente de parvenir au taux d'enrichissement tant convoité de 20 %, le pouvoir iranien a dû considérer que l'enjeu n'en valait plus la chandelle. «Téhéran possède avec son stock d'uranium le meilleur des leviers face à l'Occident», souligne Jeffrey Lewis, expert nucléaire auprès de la New America Foundation à Washington. Pourquoi, dans ces conditions, se serait-il débarrassé de son meilleur atout ? «L'Iran ne rêve que d'une chose, tranche le chercheur américain : un arrangement global avec les États-Unis (évoqué en 2003), marquant sa réintégration dans le giron de la communauté internationale, contre la reconnaissance d'Israël et l'enrôlement dans la lutte contre le terrorisme. Mais j'ai peur que nous ayons laissé passer cette opportunité.»"

- Menace iranienne : l'heure de vérité approche, Gil Hoffman (JP) - "A Washington, la position d'Obama serait progressivement en train de changer" ; "ce 25 septembre pourrait servir de nouvelle date butoir pour les sanctions économiques contre Téhéran. Avant de passer à l'option militaire".
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631159148&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull
   "Les organisateurs de la conférence d'Herzliya peuvent se vanter d'avoir fait la une des journaux, la semaine dernière. Notamment lors de l'apparition du Premier ministre de l'Autorité palestinienne (AP), Salam Fayyad, et du ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, côte à côte sur l'estrade. Pourtant, la plus grande surprise de cette rencontre ne relève pas de ce qui a été dit mais plutôt de ce qui n'a pas été dit. Alors que des dizaines d'experts venus du monde entier ont parlé ad nauseam de la menace iranienne, le Premier ministre Binyamin Netanyahou n'y a pas fait allusion une seule fois.
    Selon le bureau du Premier ministre, Netanyahou a suffisamment évoqué la menace iranienne lors de la visite de son homologue italien, Silvio Berlusconi. D'autres estiment qu'il a simplement voulu prendre ses distances avec une manifestation traditionnellement associée à Kadima. Mais la véritable raison de cette omission est peut-être que les mesures de ralentissement du programme nucléaire iranien commencent enfin à porter leurs fruits. Par conséquent, il n'y avait aucun besoin d'aborder ce sujet sur une scène d'où nombre de Premiers ministres ont délivré des discours historiques. Dans la presse, en revanche, les projets de la République islamique continuent d'occuper une place de choix.
    Jeudi 4 février, le directeur de la CIA, Léon Panetta, s'est rendu secrètement en Israël afin d'aborder la menace iranienne avec Netanyahou. Une visite qui s'est vraisemblablement mieux déroulée que la précédente, en avril 2009. Panetta avait alors sommé le Premier ministre fraîchement élu d'"oublier toute option militaire". Leur rencontre avait donné suite à une série de réunions confidentielles. Résultat : le président américain Barack Obama avait fini par fixer une date limite aux négociations diplomatiques : fin 2009. [...]
    A Washington, la position d'Obama serait progressivement en train de changer. Plus encore, le président américain comprendrait désormais, comme Netanyahou, les liens entre les sujets palestinien et iranien. En mai dernier, le Premier ministre annonçait que le blocage de la nucléarisation iranienne permettrait de vaincre les extrémistes, renforcer les modérés et relancer la paix. Obama, lui, imaginait l'inverse. Il voulait résoudre le conflit israélo-palestinien, avant de gérer la menace iranienne. Maintenant, les deux hommes sont enfin d'accord.
    Et, grâce au moratoire de dix mois sur les constructions, décrété fin novembre, Israël pourra souffler au moins jusqu'au 25 septembre prochain. Et ce 25 septembre pourrait même servir de nouvelle date butoir pour les sanctions économiques contre Téhéran. Avant de passer à l'option militaire. Quoi qu'il arrive, Netanyahou aura beaucoup de choses à dire sur l'Iran lors de la prochaine conférence d'Herzliya."

- Iran/manifestations: nouvelle condamnation à mort (Guysen)
http://www.guysen.com/news_Iran-manifestations-nouvelle-condamnation-a-mort_263304.html
   "Un Iranien a été condamné à la peine capitale pour sa participation aux émeutes antigouvernementales fin décembre, a indiqué mardi l'agence Isna, ce qui porte à 12 le nombre de personnes condamnées à mort pour leur implication dans des manifestations de l'opposition."


USA

- L’ambassadeur d’Israël conspué en Californie, Claire Dana-Picard (Arouts 7) - "Son université est la plus hostile à Israël et chaque année, par exemple, des activités anti-israéliennes y sont organisées".
http://www.actu.co.il/2010/02/lambassadeur-disrael-hue-dans-une-universite-californienne/
   "Certains campus américains sont devenus très hostiles à Israël, en raison d’une population estudiantine arabe ou musulmane de plus en plus nombreuse, et l’un d’entre eux est réputé plus particulièrement pour l’action menée en son sein: il s’agit du campus de l’Université d’Irvine, en Californie. Mais cela n’a pas empêché l’ambassadeur d’Israël à Washington, Michael Oren, de s’y rendre cette semaine, dans le cadre de sa tournée de conférences le long de la côte ouest des États-Unis.
    Lorsqu’il a pris la parole, il était conscient qu’il risquait d’être interrompu et il n’a donc pas été surpris outre mesure lorsqu’une centaine d’étudiants arabes ont tenté de lui couper la parole en le traitant d’assassin et en lui demandant combien Israël avait tué de Palestiniens. Cette manifestation contre Oren semble avoir été parfaitement orchestrée. Deux groupes, composé chacun d’une cinquantaine de jeunes gens, se sont placés aux deux extrémités de la salle où se trouvaient au total près de 700 personnes. Quelques minutes après le début du discours de l’ambassadeur, les perturbateurs se sont levés et se sont mis à crier pour l’empêcher de parler.
    Cette manœuvre s’est répétée tout au long de l’allocution et finalement, Oren a compris qu’il ne pourrait pas poursuivre tranquillement son discours et s’est retiré dans une pièce adjacente pour attendre que le calme soit rétabli. La police locale est alors intervenue et a arrêté une douzaine de contestataires. Oren a ensuite pu reprendre la parole pour souligner notamment qu’il avait le droit de s’exprimer et d'ajouter: « Nous ne sommes pas à Téhéran ».
    Mais il restait dans la salle quelques agitateurs qui ont continué à l’interrompre. Cette fois, l’auditoire ne les a pas laissé faire et a soutenu ouvertement l’orateur tout en conspuant les perturbateurs. Ces derniers, qui avaient échappé aux arrestations, ont compris qu’ils ne parviendraient plus à déranger le déroulement de la conférence et ont quitté bruyamment la salle. Michael Oren, bon joueur, a déploré le départ des étudiants arabes et rappelé qu’ils étaient les premiers à devoir entendre ce qu’il avait à dire. Dans son allocution, il a essentiellement évoqué les liens stratégiques entre les USA et Israël et, bien entendu, la menace du nucléaire iranien.
    Il convient de préciser, dans ce contexte, que la bourgade d’Irvine comprend une population arabe très importante: elle est la deuxième aux Etats-Unis après la commune de Dearborn, dans le Michigan. Son université est la plus hostile à Israël et chaque année, par exemple, des activités anti-israéliennes y sont organisées au moment de Yom Haatsmaout, fête de l’Indépendance d’Israël. Il faut signaler également que l’union locale des étudiants musulmans fait l’objet d’investigations de la police fédérale qui la soupçonne de recueillir des fonds pour financer le terrorisme."


Europe

- Ukraine – la campagne électorale pour la présidence devient laide alors que des tracts traitent la Première Ministre de "juive" (CFCA, 5 février)
http://www.antisemitism.org.il/fra/events/45772/Ukraine%E2%80%93lacampagne%C3%A9lectoralepourlapr%C3%A9sidencedevientlaidealorsquedestractstraientlaPremi%C3%A8reMinistrede%5C%22juive%5C%22
   "La campagne de publicité électorale ukrainienne est devenue laide la semaine dernière alors que des tracts accusant la Première Ministre Yulia Tymoshenko de "juive" [voir le tract sur le site] et encourageant les électeurs à ne pas voter en sa faveur sont distribués dans l'ouest de l'Ukraine. Le tract comprend des photos de Timochenko et l'inscription "On ne vote pas en faveur d'une juive !"
    Il s'agirait d'une photocopie d'un document facsimilé du père de la Première Ministre qui est censée documenter ses sources juives et russes et qui demande pourquoi Timochenko cache son origine juive. Le tract comprend également des soi-disant citations de quatre personnes, y compris du candidat à la présidence, Aresniy Yatseniuk, qui prétendent que Timochenko est juive. Le tract est distribué à deux millions de copies. [...]"

- Londres: Daniel Ayalon agressé verbalement, Yéochoua Sultan (Arouts 7) - « Nous somme en pleine guerre diplomatique pour l’opinion. Ces manifestations ne nous feront pas peur. »
http://www.actu.co.il/2010/02/londres-daniel-ayalon-agresse-verbalement/
   "Le vice ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon, en déplacement au Royaume-Uni, où les pouvoirs locaux lui ont assuré qu’il ne serait pas inquiété par eux, a donné lundi une conférence à l’Institut international des études stratégiques, à Londres. [...] Dans un premier temps, vers cinq heures du soir, soit deux heures avant le début de la conférence, des militants antisionistes se sont rassemblés devant le bâtiment, mais les services de sécurité ne les ont pas laissé entrer. Les contestataires ont donc formé des petits groupes poussant des cris dans la rue.
    Le début de la conférence s’est déroulé dans des conditions satisfaisantes. Les étudiants écoutaient, captivés, les défis du Proche-Orient, présentés par Ayalon. Il leur a fait la lecture d’un compte-rendu du taux de chômage et d’analphabétisme qui caractérisent les pays limitrophes. Après un quart d’heure, une étudiante s’est levée pour lire des extraits du rapport Goldstone. Des étudiants ont exigé le silence. Elle s’est donc rassise peu après. Une autre étudiante a alors pris le relai, se présentant comme citoyenne libanaise. Elle a brandi des photos montrant des enfants armés avec une kippa sur la tête. Les responsables de l’ordre l’ont laissée, debout au fond de la salle, jusqu’à la fin de la conférence d’où elle perturbait sporadiquement le cours.
    C’est alors qu’un jeune agité, brandissant un drapeau de l’OLP, s’est mis à vociférer pendant de longues minutes, empêchant le diplomate de prononcer son discours, sans aucune intervention des responsables de l’institut anglais. L’agitation s’est propagée comme une traînée de poudre et les cris se sont amplifiés, sous l’œil indifférent et débonnaire des services de sécurité. Sans être refréné le moins du monde, il est alors passé à une série de menaces et d’insultes qu’il a proférée en toute liberté. Il a traité le vice-ministre israélien de criminel de guerre, de raciste, lui prédisant qu’il serait traduit en jugement comme Milosevic. C’est à ce moment seulement que le service de sécurité a décidé de l’entraîner en dehors de la salle, non sans l’avoir laissé hurler plusieurs fois encore: « Vous serez traîné devant les tribunaux ». [...]
    Le vice-ministre des Affaires étrangères, qui a répondu aux allégations dans le calme, chaque fois qu’il le pouvait, a déclaré avec flegme, à la suite de sa conférence: « Nous somme en pleine guerre diplomatique pour l’opinion. Nous devons nous faire entendre de l’opinion publique en général et dans les campus universitaires en particulier. Ces manifestations ne nous feront pas peur. Nous poursuivrons notre lutte pour faire entendre notre point de vue de toutes les tribunes du monde. »"

- John Demjanjuk s'est contredit sur sa vie à partir de 1942, selon un enquêteur à son procès (AP)
http://fr.news.yahoo.com/3/20100209/twl-allemagne-justice-demjanjuk-1be00ca.html
   "Thomas Walther, qui a dirigé l'enquête en Allemagne contre John Demjanjuk - accusé d'avoir été un rouage actif de la machine d'extermination nazie - et qui témoignait à son procès mardi, a expliqué que, lors de l'enquête, celui-ci avait donné des réponses contradictoires à une question concernant le lieu où il avait vécu, après avoir été capturé par l'armée allemande en 1942. [...] Thomas Walther ajoute que certaines des versions de John Demjanjuk sont "historiquement impossibles". Une fois, il a dit avoir servi dans l'Armée de libération de l'Ukraine, formée par les Allemands pour combattre les Soviétiques à Graz, en Autriche, en 1943. Mais "cette armée, à ce moment-là, ne se trouvait pas à Graz", a raconté l'enquêteur. [...]"


Histoire

- Ces Juifs sauvés par le code d'honneur albanais, Thierry Portes (Le Figaro) - "Zog Ier a même projeté de constituer un foyer juif en Albanie ouvert à tous les persécutés du Reich".
http://www.lefigaro.fr/international/2010/02/08/01003-20100208ARTFIG00810-ces-juifs-sauves-par-le-code-d-honneur-albanais-.php
   "[...] Par bien des aspects uniques, ce petit pays balkanique n'a pas seulement protégé des troupes italiennes, puis des nazis, les Juifs qui vivaient sur son sol, mais a accueilli tous ceux venus de Pologne, Allemagne, Autriche, Grèce, Bulgarie ou des différents territoires de l'ex-Yougoslavie. Tous, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, instruits ou pas, ont trouvé auprès d'habitants majoritairement musulmans l'aide que d'autres nations européennes chrétiennes leur refusaient.
    Le refuge albanais était à ce point sûr que la population juive - fait unique en Europe - n'a pas diminué ici mais plus que décuplé durant la Seconde Guerre mondiale. Évidemment, les chiffres, bien que sans cesse révisés à la hausse à mesure que de nouveaux témoignages émergent des profondeurs de la pire dictature communiste qu'ait connue le Vieux Continent, restent modestes. On estime qu'environ 200 Juifs vivaient en 1939, lors de l'invasion italienne, dans une Albanie de quelque 800 000 habitants. Ils étaient au minimum 2 500 en 1944, après deux années d'occupation nazie. Et ce, sans prendre en compte les centaines de Juifs qui sont passés des années 1930, et jusqu'à la fin du conflit, par l'Albanie pour plus facilement prendre le large.
    «Et alors ?» La première réaction est toujours la même quand on demande à un témoin de l'époque de raconter comment sa famille a abrité des Juifs durant la guerre. Ne voyant pas où réside l'héroïsme à accueillir une personne dans le besoin, l'interviewé finalement essaie, un peu contraint par les questions, de trouver une justification à cette hospitalité exceptionnelle. Il parle alors de la tradition albanaise, de l'islam ou du Kanun, ce code d'honneur très particulier invoqué dans ce pays aussi bien pour tuer que pour sauver des vies. Dans le Kanun, en effet, parmi toutes les règles venues du plus profond Moyen Âge, il y a la Besa, cette parole donnée à son voisin, à un ami, à un inconnu, de le protéger jusqu'à la mort.
    [...] il y eut d'abord, dans les années 1930, le roi Zog, qui accueillit beaucoup de Juifs dans son entourage et délivra nombre de visas de touristes à tous ceux qui souhaitaient fuir un continent en train de basculer dans l'horreur. Avec l'ambassadeur américain, Zog Ier a même projeté de constituer un foyer juif en Albanie ouvert à tous les persécutés du Reich. L'invasion italienne, en 1939, tua ce rêve. L'occupant commença à recenser les Juifs, à diriger ceux qui étaient de nationalité étrangère vers des centres, avant finalement d'admettre «qu'en Albanie, il n'y a pas de base légale pour la discrimination raciale».
    Entre la capitulation italienne, le 8 septembre 1943, et l'arrivée des Allemands, le 14, un nouveau gouvernement albanais avait eu le temps de se constituer. Il ne tolérera pas plus le port de l'étoile jaune que la politique antisémite du Reich. «Il est clair, assure Nevila Nika, que le gouvernement albanais de l'époque a protégé les Juifs sur son territoire.» Avec le concours d'une population qui abritait également 30 000 à 40 000 déserteurs italiens, que les nazis pourchassaient autant que les Juifs."


Point de vue

- Identité nationale : le débat est clos, Elisabeth Lévy (Causeur) - "Les seules questions qui vaillent n’auront évidemment pas été posées. Trop compliqué pour les esprits binaires".
http://www.causeur.fr/identite-nationale-le-debat-est-clos,3750
   "Fin de “partouze patriotique”, pour reprendre l’élégante expression du rappeur Hamé interrogé par Mediapart. La messe est donc dite et redite à satiété. À entendre les revues de presse de ce matin, l’écrasante majorité des confrères est sur la ligne Joffrin : le débat sur l’identité nationale est un fiasco. “Un pet de lapin”, selon le patron de Libération, “le ratage de l’année”, pour Marianne. Un “naufrage”, “un débat malsain” dont il faut se féliciter qu’il ait été “enterré en catimini”. “Bon débarras !”, s’exclame Le Monde, faisant écho à Jean-Luc Mélenchon. Certains consentent à sauver le gentil Fillon contre le méchant Besson, d’autres accablent en bloc le gouvernement et sa “logique identitaire, qui n’est autre que la traduction idéologique de la politique d’immigration menée par ce gouvernement” (Eric Fassin, Mediapart). À l’exception de francs-tireurs comme Ivan Rioufol (et, j’imagine, quelques autres), chacun y va de sa pelletée de terre avec la conviction d’avoir contribué à terrasser la bête immonde. Au royaume des médias, la concorde règne.
    “On a gagné !” Ce titre aurait dû faire la “une” de la quasi-totalité de nos quotidiens, sites, journaux radio et télé. Le Parti des médias a raison de se réjouir. Pas seulement parce qu’il a fait reculer le gouvernement, obligeant celui-ci à répondre à la difficile question qu’il avait lancée sur la place publique par un catalogue de colifichets pédagogiques assorti d’un discours lénifiant. Le tam-tam orchestré par les grandes consciences du journalisme et de quelques autres corporations vertueuses a en effet atteint son but, au moins partiellement : intimider tous ceux qui auraient bien voulu en parler de ces sujets interdits. Décréter une fois de plus quelles sont les questions qu’on n’a pas le droit de poser.
    Que l’affaire ait été initiée par le gouvernement est d’autant plus regrettable qu’elle a été gérée dans la confusion idéologique. Une cuillère pour Zemmour, une cuillère pour Naulleau (qu’ils me pardonnent d’être utilisés ici comme personnages allégoriques). “Je crois à l’identité française”, affirme Nicolas Sarkozy. Pour ajouter immédiatement que cette identité ne saurait se définir que par la diversité, passant subrepticement de l’identité aux identités. Mieux encore, faute de définition claire des termes du débat, on commence par s’interroger sur ce qu’est la France et on finit en expliquant qu’il faut lutter contre les discriminations. Pour les malentendants, la conclusion est claire : s’il y a une identité française, elle est mauvaise, nauséabonde, déplorable et raciste, aussi convient-il de la combattre en chacun d’entre nous et de la dissoudre dans les identités pacifiques et tolérantes de ses populations de souche récente.
    Pourquoi ce débat serait-il nauséabond ? Parce qu’il y a été question d’immigration et d’islam. Quelle surprise. En 50 ans, la composition culturelle et religieuse (car il s’agit bien de culture et pas d’ethnie) a changé plus vite et plus profondément qu’au cours des siècles écoulés, mais il ne faudrait surtout pas en parler. L’islam identitaire de nos banlieues a progressé en même temps que le djihad mondial mais ceux qui se posent des questions sont des salauds. Que des “jeunes en colère” revendiquent leur citoyenneté en proclamant leur haine de la France, rien de plus normal, c’est de l’amour déçu – déception dont nous sommes largement fautifs. Sur tout cela, silence radio parce qu’on risque de déraper, c’est-à-dire de sortir des clous tracés par la coalition de l’aveuglement. Il faut comprendre ces bons esprits : quand on n’a à sa disposition qu’un bouton pour dire oui et un autre pour dire non (ou un seul pouce qu’on peut lever ou baisser), toute question est un piège affreux. Soit l’immigration est une chance pour la France, soit elle est une catastrophe. Ange ou salaud, nuance interdite.
    Seulement, il ne s’agit pas d’aimer ou de détester l’islam et encore moins d’être pour ou contre les immigrés. Les seules questions qui vaillent n’auront évidemment pas été posées. Trop compliqué pour les esprits binaires. Comment digérer pour le bien de tous les vagues migratoires des dernières décennies ? S’interroger, c’est stigmatiser, l’autre terme qui permet de borner le débat. Car à ce compte-là, toute critique est une stigmatisation. Est-il permis de vouloir préserver un mode de vie collective qui repose sur un certain type de rapport, extrêmement français, entre le particulier et l’universel, l’individuel et le collectif ? À cette dernière question la réponse est clairement négative.
    Le plus consternant, c’est que la censure a été intériorisée par celui qui aurait dû être en première ligne pour la combattre. Certes, à la décharge d’Eric Besson, il n’a guère été soutenu par ses petits camarades. Reste qu’en affirmant que la France est “un conglomérat de peuples” (donc d’identités), il a apporté sa petite pierre à l’entreprise de déni du réel qui a recouvert le débat d’un brouhaha pâteux dans lequel les vociférations indignées se sont mêlées aux considérations sentimentales. En somme, non seulement les Français de souche n’existent pas, mais ce sont des salauds.
    Certes, quelques semaines durant, un coin du voile a été levé. Il est vrai qu’en dessous, dans la vraie vie, il y a des choses déplaisantes, des sentiments mêlés, des expressions fâcheuses ou carrément haineuses. On croise des gens qui pensent qu’être français a quelque chose à voir avec l’ethnie ou la race. Oserais-je le dire : ils sont une minorité et j’en ai assez d’être stigmatisée en étant confondue avec ceux-là. Mais, pour peu qu’on consente à écouter, on entend surtout des angoisses, des peurs, des attentes et même, l’espoir que quelque chose pourrait empêcher la France de se fragmenter en groupes dressés les uns contre les autres par le ressentiment. À ces inquiétudes-là, on ne répondra rien, puisqu’elles sont forcément l’expression de la xénophobie nationale (dont la réputation n’a pas dû parvenir à tous les malheureux qui rêvent ou tentent de rejoindre ce pays raciste qui mène une chasse aux immigrés comme l’ont récemment montré les juges qui ont ordonné la mise en liberté de clandestins kurdes). C’est ainsi que l’autisme semble être devenu la principale vertu publique.
    Quelques optimistes comme le camarade Rioufol pensent que le débat ne s’arrêtera pas, puisqu’il intéresse les gens. Comme si cela avait une importance quelconque. Les régionales approchent. Si le FN fait un bon score, les néo-résistants (qui sont plus néo que résistants) répèteront en boucle qu’ils l’avaient bien dit et qu’il ne fallait pas ouvrir la boite de Pandore, cette mystérieuse caverne où sont enfermés les mots et les idées qui leur déplaisent. Et s’il ne progresse pas, ils jureront qu’ils l’avaient bien dit et que l’UMP continue à chasser sur les terres du Front et vous imaginez la suite. Le couvercle retombera sur la marmite, bien plus pesant encore. Bref, si les bien-pensants ont reculé, c’est pour mieux sauter."
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